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Interview de Régis Faguelin, Entrepreneur, Fondateur et Gérant d’Alter-Bâtir

Bonjour, je suis Régis Faguelin, gérant-fondateur de la Coopérative d’Activités et d’Emploi en Ecoconstruction Alter-Bâtir ; j’ai soixante-trois ans.

Parcours

J’ai fait des études d’architecture à l’Ecole Spéciale d’Architecture de Paris jusqu’en 1975, puis je suis devenu collaborateur d’architecte. Pourquoi ne pas avoir passé le diplôme d’architecte ? A l’époque, en 1975, je ne me sentais pas psychologiquement prêt, et puis j’ai eu un fils ; je me suis plus senti responsable alors de gagner ma vie que de passer l’examen, d’autant que je travaillais déjà comme dessinateur-projeteur ce qui m’assurait un revenu correct ; aujourd’hui, pour exercer cette activité, il faut un diplôme d’architecte, ce qui n’est pas nécessairement une bonne chose. Je dis cela parce que nous nous retrouvons avec beaucoup d’architectes diplômés qui ne trouvent pas de travail et\ou qui n’ont pas les moyens de fonder leur agence ; ils se retrouvent dans leur recherche d’emploi en concurrence avec des gens qui, sans diplôme, pourraient néanmoins être collaborateurs d’architecte.

J’ai quitté Paris en 1978 pour Béziers, département de l’Hérault, où j’ai vécu jusqu’en 1994. A Béziers, j’ai fait de la collaboration d’architecte, notamment à mon compte en tant que dessinateur-projeteur en architecture. Je travaillais comme profession libérale, et également pour des particuliers. J’ai participé à cette horreur qu’est le Cap d’Agde ; en effet j’ai beaucoup travaillé avec l’architecte en chef de la station balnéaire, Jean Le Couteur.

J’ai également été agent commercial ; d’abord avec des encyclopédies juridiques et fiscales en porte à porte dans les HLM de Narbonne : une encyclopédie vendue, à moi-même, car j’appréciais le produit ! Puis se furent des ordinateurs, puis des maisons. J’ai travaillé chez plusieurs constructeurs de maisons individuelles, lors de la mise en place des contrats CCMI, période où les crédits étaient extrêmement chers : aujourd’hui on critique le crédit à 3%, à l’époque c’était plutôt 12, voire 18% ! J’ai travaillé pour une entreprise générale du bâtiment, comme représentant de l’entreprise : le contact direct avec la clientèle m’a beaucoup plu. Je suivais le chantier jusqu’à la remise des clefs.

Fin 1988 et début 1989, j’ai fait des allers-retours hebdomadaires entre Béziers et Versailles, une période de transition : beaucoup de changements se profilaient avec l’arrivée de l’Europe de manière plus concrète ; également avec le gonflement de la bulle immobilière avant la naissance de l’Union Européenne de 1992 et les jeux olympiques d’hiver d’Albertville. Mes compétences en informatique, j’ai acquis mon premier Mac Plus avec un Méga de mémoire vive en 1987, et en architecture m’ont permis de participer activement à l’informatisation des cabinets d’architecte comme des bureaux d’études. Les architectes d’alors mélangeaient le travail à la main et le travail informatisé : grave erreur. L’informatique de l’époque permettait de faire des plans quasi aussi rapidement qu’à la main et de pouvoir modifier ces plans à volonté, sans utiliser la lame de rasoir, puis en même temps d’obtenir toujours un plan neuf à la sortie. La grave erreur de certains était de faire à la main des modifications sur des plans dessinés par ordinateur, ils perdaient de fait l’avantage de ce que pouvait leur apporter l’informatique. Et puis il y avait ceux qui étaient en avance. C’était le cas d’un copain architecte qui s’était allié avec d’autres pour acheter une configuration complète avec le logiciel Star, une table traçante et un ordinateur très sophistiqué à l’époque : 500 000 FF. La Hotline se trouvait en Belgique, où avait été conçu le logiciel, ce qui représentait un coût additionnel important. Quand un plan devait être dessiné par ordinateur, on entrait les données dans la journée et on attendait le lendemain matin pour voir le résultat ! Ces architectes ont fait faillite : ils voulaient proposer quelque chose à quoi la société n’était pas encore prête. De mon côté, j’ai été plus raisonnable. J’ai appris au fur et à mesure que les produits sortaient. A l’époque nous étions au début sur Mac Draw, puis toujours sur des logiciels simples mais qui restaient révolutionnaires : on arrivait à travailler aussi vite qu’à la main, avec cette possibilité de réaliser des modifications à volonté. On sortait des plans sans avoir à faire de contre-calques et des grattages. J’ai vécu la naissance d’Excel, à partir de Multiplan : à l’époque, mes talents de dessinateur-projeteur étaient parfois sollicités pour faire des tableaux de comptabilité, avec règle et Rotring® ; Excel, dans lequel on pouvait même rentrer les formules de calcul, m’a grandement facilité le travail !

Puis je reviens sur Béziers pour un temps court où je travaille au tri des archives d’un architecte fils d’un architecte biterrois célèbre à Béziers, David Mazet : l’expérience fut enrichissante. Mon activité de dessinateur-projeteur se poursuit parallèlement jusqu’en 1998. Si je fais le décompte de mes activités professionnelles depuis mes années d’étudiant jusqu’à la fin de mon parcours à Béziers, cela se résume à 10 ans en profession libérale, dont 5 ans comme agent commercial et avant, 5 ans en tant que collaborateur d’architecte-dessinateur indépendant.

Avant Béziers, à Paris, j’avais acquis une réputation d’opposant au nucléaire : j’avais refusé de collaborer au sein d’un important cabinet d’architecture sur une centrale – le logement des militaires, à l’époque les centrales étaient surveillées par les militaires. A Béziers, je n’ai plus eu d’opportunités de contact avec ce genre de situation. Cependant j’ai été marqué par le problème de La Littorale, une usine de production de produits phyto-sanitaires à base d’isocyanate de méthyle (ou MIC soit Methyl isocyanate en anglais), dont le Temik®, qui a tué tant de gens à Bhopal [près de 4 000 morts identifiés. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Catast..., NDLR]. En 1976, le Temik® [1] était produit à Béziers ; une mobilisation des syndicats et de l’ensemble de la population a fait en sorte que la sécurité du site soit renforcée après 1977 : [http://referentiel.nouvelobs.com/ar...]. Claude Guéant, alors secrétaire général de la préfecture de l’Hérault, prit la décision de la poursuite de la production de Temik®, non plus avec du MIC, mais avec de l’aldicarbe directement importée des Etats-Unis. Le Temik®, produit extrêmement concentré, destiné à l’éradication de parasites des betteraves sucrières, tue encore aujourd’hui des milliers et des milliers de personnes notamment en Inde. L’aldicarbe était transporté depuis les Etats-Unis jusqu’à Marseille, puis jusqu’à Béziers, en camion, sans aucune précaution, de la même façon que le sont aujourd’hui les déchets nucléaires qui créent l’animation des gares qu’ils traversent. J’ai un peu travaillé là-dessus. La Littorale s’appelle aujourd’hui SBM ; un incendie y a eu lieu la nuit du 26 au 27 juin 2005 : http://eccla.free.fr/C%20de%20press... et http://sylviejamet.over-blog.com/ar..., « un nuage noir, constitué des émanations des 1 720 tonnes de pesticides, s’est formé au-dessus de la ville ».

J’ai également travaillé sur les économies d’énergie, impulsion donnée par le président François Mitterrand et abandonnée lors de la première cohabitation Chirac-Mitterrand en 1986 par l’arrêt des subventions aux grands travaux ; sous cette même cohabitation on peut dire qu’on a assisté à l’abandon par les entreprises indépendantes de la fabrication de panneaux solaires. On avait coutume de dire qu’en France à défaut de pétrole nous avions des idées. Beaucoup de gens travaillaient dans les zones industrielles de Perpignan, et de toute la Région : ils faisaient de panneaux solaires thermiques, il n’y avait pas de photovoltaïques. Et il y avait beaucoup de mouvements pour économiser l’énergie, de travaux, ne serait-ce que pour isoler. Parce qu’en fait, l’isolation thermique il n’y en avait pas du tout. A partir de soixante-dix – soixante-quinze on invente le chauffage électrique et l’isolation thermique, comme si ça allait ensemble. Paradoxalement les vendeurs d’énergie électrique, EDF, insistaient pour créer l’isolation thermique. Je captais cette nouvelle culture de l’isolation thermique. Et aussi celle du respect des handicapés physiques : des normes étaient sorties sur les aménagements pour les handicapés physiques ; ces normes n’étaient pas les trois-quarts du temps respectées. Du point de vue de mon activité professionnelle, j’étais preneur d’intégrer l’ensemble de ces innovations sur mes plans, en tant que dessinateur-projeteur ou vendeur. J’avais également découvert des travaux effectués par un fabricant de briques toulousain, GUIRAUD Frères : il faisait des briques de soixante centimètre de large et de deux mètres quatre-vingt de haut, soit à hauteur d’étage. Elles étaient selon la commande isolantes ou non. Elles étaient fournis en panneaux-sandwichs avec une isolation très efficace, par l’extérieur, et d’un seul bloc. Peu de gens étaient intéressés mais certains, motivés, ont accepté de les intégrer dans les maisons que je leur vendais, à des prix très abordables, pour un produit alors luxueux mais qui les satisfaisaient pleinement. Ces magnifiques produits sont toujours fabriqués actuellement par TERREAL, qui est le regroupement de plusieurs fabricants dont GUIRAUD Frères et LAMBERT.

En 1994, après ma séparation conjugale puis mon licenciement économique, j’ai souhaité retourner sur Paris dont je suis originaire. J’ai retrouvé une activité petit à petit. J’ai notamment créé des associations. J’ai créé le Système d’Echange Local « SEL du Faubourg » en 1999. J’avais auparavant également créé une association pour faire connaître la méthode de conception en architecture et urbanisme du moine bénédictin hollandais Hans Van Der Laan (Le Nombre Plastique).

La monnaie au sein d’un SEL sert à faire un troc entre trois personnes qui n’ont pas nécessairement un objet à donner en échange de celui qu’elles convoitent ; le SEL sert à apprendre l’utilité d’une monnaie et … à rencontrer des gens ! On y utilise une monnaie associative ; on y échange des services, des savoirs, des objets, etc. Le SEL du Faubourg ne possède pas de lieu à l’heure actuelle. Un SEL évolue souvent comme une micro-société : prenons le cas où les bénévoles du SEL soient les seuls à ne rien recevoir en échange des services qu’ils apportent ; il devient alors légitime que leur implication personnelle soit reconnue par une rémunération- en monnaie associative, toujours. Où trouver l’argent pour les rémunérer ?- En prélevant un impôt sur tous les selistes. Certains imaginent de créer de la monnaie à partir de rien : on crée alors de l’inflation. Or, dans un SEL qui fonctionne correctement, les dépenses doivent égaler les recettes, ce qui équivaut à avoir une partie des sélistes en découvert quand l’autre est en positif. Seulement, les gens acceptent plus aisément de se retrouver en positif qu’en découvert : c’est la culture bancaire française qui ressort plus ou moins, inconsciemment.

La méthode de conception en architecture et urbanisme du moine bénédictin hollandais Hans Van Der Laan que j’ai eu l’opportunité de rencontrer lorsque j’étais étudiant lors d’un voyage aux Pays-Bas s’appelle le Nombre Plastique (comme les Arts Plastiques). Elaborée dans les années 30, qui ont vu émerger des recherches de perfection en architecture, avec un dénigrement de l’ancien, (Le Corbusier crée le Modulor en 1945 ; dans le même temps Van Der Laan commence à enseigner ses préceptes au sein de la Bossche School), elle peut se résumer à un système de proportions dont le but est le bien-être de l’habitant. Elle prend en compte aussi bien le mobilier que l’environnement extérieur, le tout dans un système de proportions coordonnées numériquement fondé sur le Nombre Plastique. Selon moi, ce système, l’intense bien-être ressenti dans l’espace ainsi créé, fonctionne mieux quand on y est peu nombreux. Afin de promouvoir cette méthode, j’ai tenu un stand au Salon Marjolaine en 1998 : j’y ai exposé des meubles de ce moine. L’association n’a pas intéressé suffisamment les gens pour que je puisse persévérer dans sa promotion : je n’en avais pas non plus les moyens. De plus, je pensais m’adresser aux architectes et je me suis retrouvé parmi des gens qui s’intéressaient de préférence à l’ésotérisme : la faute aux nombres ! Et mon intérêt de l’époque pour l’espace architectonique m’a amené à faire connaissance avec la danseuse étoile Françoise DUPRIEZ-FLAMAND [2] (Collegium Maria Magdalena), dont l’un des objectifs est de mettre en valeur les lieux dans lesquels elle danse : elle est capable de remplir une église, une salle, sans faire de publicité, tant la qualité de ses performances est reconnue. Elle met en valeur l’architecture : elle appelle ses danses des Oratorio, principalement sur le thème de Marie-Madeleine. Elle travaille avec Claude Mettra de France Culture. Elle aurait apprécié de se produire dans la crypte réalisée par Van Der Laan, celle de l’abbaye de Sint-Benedictusberg à VAALS (Pays-Bas), mais la proposition a été refusée par les moines.

Depuis une rencontre en 1998 au Salon Marjolaine, l’idée de la SCOP me trottait dans la tête. J’ai suivi plusieurs informations collectives à l’Union Régionale des SCOP, où j’ai compris qu’une SCOP, c’était génial, une forme d’organisation du travail que je n’avais pas imaginée jusqu’alors ! Au premier salon Bâtir Ecologique début décembre 2004, j’ai pu distribuer des milliers de tracts sur la création d’une association qui allait préfigurer l’association Alter-Bâtir !

Le tract

La communication avait été si bien faite que les gens pensaient se retrouver dans une sorte de Foire de Paris avec des maisons grandeur nature alors que le Salon était de taille modeste : les gens sont venus de toute la France ! L’organisation pour entrer laissait à désirer, comme souvent chez les écologistes, mais ça s’est considérablement amélioré par la suite. Résultat : des queues énormes dont j’ai profité avec un copain pour distribuer des tracts que les gens avaient tout le temps de lire. Nous souhaitions réunir des gens afin de promouvoir l’écoconstruction. Il était question de faire une SCOP et de promouvoir l’écoconstruction : beaucoup de gens ont été attirés par l’idée portée par mes tracts, créer quelque chose ensemble sur un thème dans lequel nous nous reconnaissions. Le lendemain de la fermeture du Salon, dans un resto bio du 8ème arrondissement, on a réuni 23 personnes intéressées par le projet et qui ont fondé l’association des Amis de la SCOP. Malheureusement, quelques temps après, je me suis fracturé une vertèbre ; mais avec l’appui de l’Association des Amis de la SCOP, j’ai persisté dans ma volonté de créer une entreprise d’autant plus que j’étais soutenu par la Boutique de Gestion(BGE), organisme aidant à la création d’entreprise. Ma conseillère à la BGE m’a proposé d’aller voir la démonstration de son savoir-faire qu’une entreprise, une SCOP précisément, allait faire dans l’Hémicycle du Conseil Régional d’Ile-de-France, une sorte d’information collective. La façon dont s’est déroulée la présentation m’a particulièrement touché : je voyais des gens chacun responsable pour eux-mêmes, chacun semblait à sa place, autonome, sans chef. Il s’agissait de Coopaname, et ils m’ont donné envie d’être entrepreneur-salarié chez eux ; seulement Coopaname ne s’occupe pas des métiers du bâtiment. Au retour de cette présentation, ma conseillère à la Boutique de Gestion m’a dit de passer outre ma déception : elle m’a suggéré de créer ma Coopérative d’Activités et d’Emploi, à destination des métiers du bâtiment, démarche que j’ai entamée, en 2005.

J’ai rencontré Elisabeth Bost, l’initiatrice du concept de Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE), qui était Présidente de Coopérer pour Entreprendre, situé à côté de la Confédération des SCOP, dans le 17è à Paris ; Alter-Bâtir a été créé avec son assentiment. Elle avait élaboré le concept des CAE à partir d’une étude de la Caisse des Dépôts et Consignation dans la Région Rhône-Alpes. Personne sauf elle ne l’avait jusqu’alors appliqué en région parisienne. C’est pourquoi elle a créé Coopaname. A l’automne 2005, j’ai rencontré, la même semaine, deux jeunes femmes intéressées par le projet, une architecte et une militante de l’écoconstruction qui venait de terminer sa maison à Verneuil sur Seine (78). On a travaillé ensemble jusqu’à l’été 2006, en se servant de l’Association des Amis de la SCOP comme d’une association de préfiguration de notre Coopérative. On a obtenu une subvention du Fond Social Européen, la mesure 10B : elle nous a permis de salarier les deux femmes pendant un certain temps. L’une des deux devait devenir gérante. En tant que président de l’association, je ne me salariais pas. La première part du capital devait être déposée début août 2006 au Crédit Coopératif de Versailles ; mais la veille, mes deux associées initiales se sont dédites. Donc j’ai décidé que je serai le gérant, et j’ai demandé à mon ex-femme de bien vouloir être mon associée ce qu’elle a accepté – et elle l’est encore aujourd’hui. Le 7 août 2006, après des tergiversations de la part du Greffe du Tribunal de Commerce, la Coopérative d’Activités et d’Emploi Alter-Bâtir est née sous forme de Coopérative au sens de la Loi de 1947 (la SCOP viendra plus tard car il faut au minimum deux associés-salariés). Nous sommes habilités à faire tous types de travaux, comme une entreprise générale du bâtiment, ce qui nous ouvre droit à la Décennale, excepté pour l’activité d’architecte, qui ne peut en conséquence être exercée chez nous. Nous accompagnons des porteurs de projets pour leur permettre de tester leur activité ; le cœur d’activité d’Alter-Bâtir est de trouver des entrepreneurs.

A l’automne 2006 nous embauchons notre Conducteur de Travaux qui travaille toujours pour nous aujourd’hui, Nicolas Leduc. Début 2007, Coopaname nous héberge à Nanterre – Alter-Bâtir avait débuté chez moi, sous les toits, dans le 17è (Paris). Aujourd’hui nous sommes de retour à Paris, rue de l’Escaut, dans le 19è.

Les porteurs de projets sont arrivés dès début 2007 : de tout, des bricoleurs, des gens qui travaillaient auparavant au noir, une femme qui voulait faire de la maçonnerie, des travailleurs sur corde (travaux acrobatiques), dont l’un est devenu associé ; à noter qu’exceptés des maçons du bâti ancien, personne n’est venu nous proposer de métiers du gros-œuvre, et cela me convient, du point de vue de la responsabilité, c’est-à-dire de l’assurance. Nous n’avons pas construit de maison et nous n’en construirons probablement pas : Alter-Bâtir est une structure de transition que souvent les gens quittent en y laissant leurs problèmes. Dans une CAE, on partage les bénéfices, pas les pertes, qui incombent toujours à l’équipe permanente en tant que telle et pas aux entrepreneurs-salariés. Les architectes ne peuvent exercer qu’en tant qu’architecte d’intérieur chez nous, selon les exigences de l’Ordre des Architectes. Ils peuvent aussi travailler avec des architectes externes, comme collaborateurs d’architecte, en tant que prestataires de services indépendants : c’est un atout pour l’architecte qui a besoin de collaborateurs car il a à régler des factures avec TVA, et non un salaire ; de plus, il se sent plus à l’abri des contraintes du Code du Travail.

Alter-Bâtir, Coopérative d’Activités et d’Emploi dans le domaine de l’écoconstruction

Nous avons à l’heure actuelle 60 entrepreneurs-salariés, pas tous des temps-plein. Il y a 11 associés (dont mon ex-femme qui, elle, n’est pas salariée). Par corps de métier : la majorité sont des peintres, il y a pas mal de menuisiers, de charpentiers, des thermiciens, beaucoup d’architectes d’intérieur, des décorateurs, quelques électriciens dont certains bio (i.e. désamorçage des champs électro-magnétiques), un plombier, et un spécialiste des recherches de fuites difficiles. Il y a des paysagistes, des gens qui travaillent sur la végétalisation et plus spécifiquement celles des pieds et toits d’immeubles dans le but de développer du maraîchage soit une végétalisation utilitaire et sociale. Nadine Lahoud a créé l’association Veni Verdi, elle rencontre un vif succès aujourd’hui alors qu’elle a eu le plus grand mal à s’implanter ; Virginie Dulucq a créé Urbagri et travaille sur des projets à destination des collectivités locales, toujours liés à des maraîchages en ville : autant de projets qui ont heureusement émergé avec Alter-Bâtir !

Cette année nous avons dégagé un bénéfice ! A tempérer, car il n’absorbe pas entièrement le déficit de l’année précédente. Mais nous sommes parfois bénéficiaires, ça dépend des années.

Je suis celui qui a réalisé le plus gros apport en capital financier. De plus, j’ai ouvert un Compte d’Associé sur lequel j’ai versé une somme importante issue d’héritages successifs (quatre-vingt quinze mille euros). Depuis que j’ai créé la coopérative en 2006, j’ai malheureusement vécu le décès des membres de ma famille plus âgés que moi ; elles m’ont toutes laissé une somme d’argent. En même temps, je devais apprendre le métier de gérant de coopérative d’Activités et d’Emploi, je suivais des cours au CNAM. Devant faire face à des problèmes urgents de trésorerie, étant extrêmement pris par mes préoccupations personnelles et professionnelles, j’ai décidé, plutôt que de faire toutes les longues démarches pour accéder à l’ensemble des subventions auxquelles nous avions droit, de déposer une partie des legs sur un compte d’associé. Grâce à ce compte d’associé, Alter Bâtir n’est jamais en découvert à la banque. Toutefois cette démarche était une démarche d’urgence, pas nécessairement pertinente : du point de vue de la SCOP, je ne pourrai plus demander les subventions concernant cette période, et du mien, je ne sais pas si je pourrai récupérer ces fonds un jour.

L’écoconstruction est à la base du projet. Seulement, le concept de Coopérative d’Activités et d’Emploi ne peut fonctionner que si elle est subventionnée pour un montant au moins équivalent à la moitié du budget de l’équipe permanente (structure). Sinon nous devrions être une banale société de portage. Dans la Coopérative d’Activités et d’Emploi, il y a deux entités : l’entité équipe permanente et l’entité entrepreneurs-salariés. L’entrepreneur-salarié laisse obligatoirement à l’équipe permanente 10% de son chiffre d’affaires : mutualisation des frais de gestion, vie de la structure. Cette somme s’élevait à 130 000 EUR l’année dernière, insuffisante à faire vivre la SCOP : il faut environ 300 000 EUR au fonctionnement global de la structure, inclus le paiement des charges et des salaires. Nous faisons appel aux subventions pour couvrir la différence. Les subventions accordées sont liées à la création d’entreprise, au soutien à l’économie sociale et solidaire, au soutien des bénéficiaires parisiens du RSA-Socle. Autrement dit l’écoconstruction ne peut être un argument au financement d’une Coopérative d’Activités et d’Emploi et nous sommes contraints d’accepter des projets qui ne sont pas nécessairement liés à l’écoconstruction. Mais alors nous essayons de les faire rentrer dans une démarche d’écoconstruction. Nous informons nos porteurs de projets sur ce que sont les matériaux écologiques, les peintures saines, etc. Si l’on prend l’exemple de la peinture, les peintres sont amenés à comparer les performances des peintures, tel collègue ayant essayé telle peinture saine et performante devenant prescripteur du produit. Il existe des réunions à thème entre les peintres de la SCOP, pour ne parler que d’eux, où régulièrement les produits écologiques sont discutés. Une partie de la méfiance vient de la crainte de se faire berner avec arguments purement commerciaux ; alors que lors de ces réunions entre professionnels d’Alter-Bâtir, ils savent qu’aucun d’entre eux n’a intérêt à promouvoir telle peinture plutôt que telle autre. Le marketing a tendance à dénaturer les notions, comme celle de « développement durable », les gens ne veulent pas être les dupes du greenwashing. Or il ne faut pas tuer ce marché du matériau sain qui existe réellement, il y a des clients authentiquement intéressés par les concepts d’écoconstruction et de développement durable parce que, par exemple, leurs enfants ont de l’asthme ou que certains ont développé une maladie grave et doivent être particulièrement ménagés. Il y a une offre et il y a une demande sur le marché de la construction écologique : nous participons à leur rencontre, ce qu’il y a de plus dur sur un marché.

Notre clientèle est sensible à la santé et à la dépense énergétique ; de nos jours, faire des efforts afin de modérer sa consommation énergétique ouvre droit à un crédit d’impôt. Selon moi l’intérêt principal de l’écoconstruction d’ordre sanitaire.

Les difficultés rencontrées par Alter-Bâtir

Les difficultés rencontrées sont en premier lieu d’ordre financier, bien sûr ; et puis la culture du bâtiment, qui est très dure, très conflictuelle. L’esprit coopératif n’est pas une évidence pour certains qui décident de venir nous voir. L’esprit coopératif est celui de la mutualisation : mutualisation des moyens, mutualisation des intérêts, qu’on peut retrouver dans le compagnonnage. Or, souvent les gens qu’on retrouve dans le bâtiment ont l’impression de s’être faits rouler toute leur vie, ce ne sont pas non plus des premiers de la classe, et ils ont choisi le bâtiment pour leur vie professionnelle pas défaut. Les métiers du bâtiment sont des métiers durs. Au jeune apprenti qui débute à quatorze ans incombe les tâches les plus pénibles. Les professionnels du bâtiment sont dans un esprit de compétition, c’est le plus fort qui l’emporte et les stratégies ne sont pas exemptes de coups bas. Ils vont tendre à chercher les failles de notre système pour les exploiter, ils tentent aussi de détecter des pièges, et espèrent tirer leur épingle du jeu : pour la coopérative c’est catastrophique. Quelqu’un nous a fait perdre soixante milles euros de cette manière, il a gagné de son côté au moins quinze à vingt milles euros ; nous sommes en procès, que nous espérons gagner au pénal.

Les difficultés à promouvoir l’écoconstruction existent. Par exemple, la personne dont je vous parle faisait mine de s’y intéressé, pour la forme. Aucune subvention ne peut être perçue par les Coopératives d’Activités et d’Emploi sur ce thème. Rencontrer notre marché n’est pas facile : je suggère depuis longtemps aux entrepreneurs-salariés de prendre une place sur les deux marchés bio de la capitale (boulevard des Batignolles le samedi matin, et boulevard Raspail le dimanche matin) ; je pense que notre demande se situe parmi les gens qui mangent bio. Si c’est moi qui y vais, ce serait un service en plus rendu par Alter-Bâtir à ses entrepreneurs-salariés, en plus de tout ce qu’on fait habituellement et qui n’est pas forcément reconnu. Nous pourrions aussi aller vers les AMAP ; les AMAP sont moins accessibles que les marchés car il faut en être membre. Les listes de discussions des AMAP, pas nécessairement internes aux AMAP, seraient peut-être une possibilité de nous faire connaître.

Matériau sain, matériau écologique

Pour moi un matériau écologique renforce la qualité de vie à l’intérieur du bâtiment. Il n’a pas eu un impact néfaste sur l’environnement lors de sa production ou lorsqu’il a été extrait, sa quantité en énergie grise est minime, il est agréable à poser et à vivre : par exemple, l’isolation en chanvre, ou en fibres de bois. Le Fermacell®, fibres de cellulose et gypse, remplace avantageusement le Placoplatre®, il est respirant ; il peut également être utilisé en plancher. Le linoléum naturel, huile de lin et poudre de liège, sur lit en toile de jute, est un produit bactéricide utilisé dans les hôpitaux.

Ecoconstruction, architecture écologique

Une écoconstruction respecte l’environnement, et la vie des gens qu’elle abrite, qui sont en contact avec elle. Une tour, à La Défense, « écoconstruite », n’a pas de sens : le concept même de tour ne respectant pas les usagers de par ses proportions. Une tour ce n’est pas à l’échelle humaine.

Matériaux, proportions, respect de l’être humain, de la nature qu’il y a autour. L’aspect visuel est important. Une architecture à un, deux, trois niveaux ne procure pas les mêmes ressentis qu’une haute tour de trente étages ou plus. Avec les édifices tout en verre on ne fait que reproduire le phénomène d’effet de serre ; excellente idée pour vendre de la climatisation en été : le verre, c’est extrêmement cher, peu isolant, pas respirant, tout le rayonnement entré ne ressort pas (effet de serre). Remarquez qu’avec ce genre de réalisation, les tours en verre, on justifie l’existence des centrales nucléaires qui ont besoin d’un débit constant toute l’année.

Plus grande fierté

Je pense que c’est bien de donner une chance à des gens impliqués dans l’écoconstruction, de pouvoir en vivre au moins pendant un laps de temps, et de donner à certains la possibilité de persévérer, même si en vivre ça ne pas veut pas forcément dire en vivre très bien ; c’est au moins leur principale activité. Si la structure n’avait pas existé, ils ne l’auraient pas fait. Le passage chez Alter-Bâtir permet ou a permis de mettre en place des rêves, des projets compliqués, voire illusoires, à mettre en place seul. Ce n’est pas aisé de mettre en actes l’écoconstruction seul. Tous les mois, un repas est organisé ; et, on l’a vu, les entrepreneurs-salariés se réunissent, se rencontrent par corps de métiers. Ca leur permet de confronter leurs questionnements, d’échanger des informations, de mutualiser les clients, le matériel, des savoir-faire. Le simple fait d’avoir un local permet des échanges entre les différents membres. Si je n’avais pas créé la coopérative, ces choses-là ne se seraient pas produites. Sur l’Ile-de-France, nous sommes la seule Coopérative d’Activités et d’Emploi dans le bâtiment. Il y a une dizaine de Coopératives d’Activités et d’Emploi dans le bâtiment en France dont plusieurs en Bretagne, et dans le Sud, à Castres, Toulouse, Marseille et Perpignan ; en Rhône-Alpes il existe un réseau différent, Copéa, auquel la coopérative Cabestan, dont le siège est à Grenoble, appartient. Nous essayons de nous rencontrer entre coopératives du bâtiment ; nous nous soumettons les solutions que nous avons trouvées à nos difficultés communes, par exemple qui a trouvé un bon contrat de sous-traitance.

Implication dans les différents réseaux écologiques

Lors de la canicule de 2003, j’étais à Paris. Le Ministre de l’Intérieur était Mr Sarkozy. Afin de limiter les émanations polluantes, il était interdit aux véhicules motorisés de dépasser certaines limites de vitesse. Mais sur les autoroutes, il n’y avait pas de contrôle. En revanche, à Paris, les cyclistes, eux, se faisaient copieusement contrôler, notamment s’ils avaient le malheur de passer sur un trottoir. J’ai rédigé pas mal de textes à ce sujet durant cette période, diffusés via des listes de discussions sur le net ; je trouve qu’il y de nombreux paramètres intéressants dans la mortalité humaine de cette période.

Je me suis engagé dans le domaine de la construction écologique par intérêt pour les questions liées à la préservation de notre environnement. J’ai été salarié comme porte-parole du Réseau Sortir du Nucléaire en 2001 ; ça m’ouvert des portes dans les ONG, j’ai été administrateur du réseau Action Climat. J’ai été passionné par ces mouvements ; aujourd’hui je me concentre sur Alter-Bâtir.

Bâtir Sain est une association que je pratique accessoirement, comme Hesp’ère 21, association liée à l’habitat participatif : on se connaît, on se rencontre, cela permet de réseauter. C’est un problème de temps. La gestion d’une entreprise demande d’être vigilant à l’égard des textes de lois, du marché. Par exemple, dans l’immédiat, nous allons avoir plusieurs statuts : un statut de couveuse, le statut tel qu’il est aujourd’hui, et le statut de la future coopérative telle qu’elle sera demain car la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire, ESS, va enfin donner un statut juridique aux Coopératives d’Activités et d’Emploi, qui jusqu’à présent devaient revêtir celui de SCOP ou de SCIC, tout en en modifiant le concept.

Je trouve très intéressante la liste de discussions de Bâtir Sain, sur Yahoo, http://fr.groups.yahoo.com/group/Ba...;: c’est une importante source d’information, alimentée par des professionnels et des amateurs éclairés ; les discussions portent sur des sujets variés auxquels je n’aurais pas nécessairement pensés mais pertinents- par exemple une comparaison du Douglas, à d’autres bois performants à l’humidité, à l’extérieur, photos à l’appui. Je connais Bâtir Sain parce qu’il a participé à la création et à la gestion du regretté Salon Bâtir Ecologique. J’ai participé à des Assemblées Générales. Je suis de tout cœur avec Bâtir Sain.

Je regrette beaucoup le Salon Bâtir Ecologique, à mon avis il y a un manque. SPAS, organisateur du salon Ecobat ou encore Marjolaine, a été vendu à Patricia Berthomier-Massip, soutenue par Socadif, fililale du Crédit Agricole [3] . D’après ce que j’ai compris : on court droit vers AREVA exposant à Ecobat ! Le salon Ecobat ne s’adresse qu’aux professionnels, des professionnels qui ont déjà une activité, alors qu’Alter-Bâtir s’adresse aux professionnels, souvent en reconversion, désireux de développer leur propre activité dans le domaine du bâtiment, de préférence écologique ; ou alors à des particuliers intéressés par l’écoconstruction ; ou encore à des salariés désireux de se mettre à leur compte. C’est pourquoi Bâtir Ecologique nous manque. Nous nous tournerons peut-être vers la partie écoconstruction du Salon Marjolaine ; il semblerait que Marjolaine développera cette partie à l’avenir car SPAS a entendu que les particuliers n’avaient plus de salon pour l’écoconstruction. Il y a certes des salons en banlieue, par exemple à Houilles, à Pantin, à Drancy, mais qui sont de petits salons sans promotion, de niveau régional, je ne sais pas pourquoi. Souvent ces salons affichent pour thème « le développement durable ».

Un petit coup de pub pour Enercoop® au passage dont nous consommons l’électricité verte !

[1] : http://www.actu-environnement.com/a...;:
« Le désastre chimique continue ses ravages dans la population. 15.000 autres personnes sont mortes dans les vingt ans qui ont suivi et plus de 100.000 personnes continuent de souffrir de problèmes de santé.
Selon Amnesty International, cette catastrophe a empoisonné plus d’un demi million de personnes et occasionné la mort de 7.000 à 10.000 personnes, dont 8.000 la nuit même [3 au 4 décembre 1984]. (…) Après juillet 1976 et la fuite de dioxine dans une usine de produits chimiques qui avait conduit à l’évacuation de la population de Seveso (Italie), La Littorale avait soulevé de vives inquiétudes et une forte agitation de la population, relayée jusque dans les medias nationaux.
La seule réglementation en vigueur était alors la loi relative aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes datant du 19 décembre 1917. Une grève avait contraint la direction de La Littorale à transformer les installations de l’unité Témik. (…) A cette époque, la décision de reprendre la fabrication du Témik avec non plus du MIC mais avec de l’aldicarbe directement importée des Etats-Unis sera annoncé par Claude Guéant, alors secrétaire général de la préfecture de l’Hérault. »
http://www.lexpress.fr/actualite/en...;:
« Mais les 50 000 litres d’isocyanate de Béziers sont répartis en fûts de 180 litres, alors qu’à Bhopal chaque cuve en contient 45 tonnes. Pourquoi cette différence ? »

[2] : Formée à l’âge de quinze ans dans la prestigieuse école de Mudra, fondée et dirigée par Maurice Béjart, Françoise Dupriez-Flamand a ensuite travaillé plusieurs années à la Scala de Milan avant de recevoir sa nomination de Danseuse-Étoile au Teatro Regio de Turin. Dernière élève du grand professeur viennois Lilian Arlen, elle lui doit la transmission du “juste équilibre”, ces noces heureuses autant qu’implacables de la rigueur et de la beauté. “Cet axe des mondes autour duquel se recrée la chair qui n’est plus alors la directrice du mouvement, qui, lui, vient d’ailleurs”, comme elle aime souvent à le rappeler.
Maître-d’œuvre de ses créations, Françoise Dupriez-Flamand a, depuis 1994, travaillé sur la figure de Marie-Madeleine – dans le cadre du festival d’Avignon et pourvu d’un livret signé Claude Mettra – puis sur le Cantique des Cantiques, représenté tour à tour à Paris, Bruges et Malte, et enfin sur les Triomphes de Pétrarque avec L’Éternité pour Demeure qui évoque quant à lui le voyage rituel de l’âme humaine “à travers le sombre Royaume des Morts”, comme un pont jeté entre la mystique courtoise et le Livre des Morts égyptien. […] une dernière création sur les “Variations Goldberg” est venue enrichir son répertoire par la rencontre de deux éphémères dans ce spectacle accompagné in situ par l’organiste Luc Ponet. Enfin, et sur la demande de l’évêché de Troyes, Françoise Dupriez-Flamand a accompagné de sa danse – une première mondiale – l’ordination de plusieurs prêtres en la cathédrale Saint-Pierre-Saint-Paul. ( http://unesdoc.unesco.org/images/00... )

[3] : http://aeliosfinance.typepad.com/news/2011/02/socadif-accompagne-patricia-berthomier-massip-ex-directrice-g%C3%A9n%C3%A9rale-de-psychologies-magazine-dans-l.html :
06 février 2011
SOCADIF accompagne Patricia Berthomier-Massip, ex-directrice générale de Psychologies Magazine, dans le rachat de SPAS

La société SPAS regroupe 7 salons annuels en France, dont le plus célèbre est Marjolaine (plus de 30 ans d’existence) à Paris, réunissant chaque année un total de plus de 200 000 visiteurs et 2 000 exposants, et a réalisé en 2009 un CA de l’ordre de 5,5 M€ en croissance continue.
Patricia Berthomier-Massip, cumule plus de 10 ans d’expérience en tant que Directrice Générale de filiales de grand groupes spécialisés dans la presse écrite, l’édition de contenu et l’organisation de salons (GISI, puis PSYCHOLOGIES MAGAZINE (2005-2010)).
Pour cette opération, outre l’investisseur financier, Patricia Berthomier-Massip a pu compter sur des investisseurs personnes physiques aux expériences complémentaires, constituant un solide appui dans le développement de l’activité en France.
« Mes expériences passées m’ont rendu familière du milieu des médias et des salons comme du management de business unit à taille humaine. C’est grâce à mon réseau personnel que j’ai pu identifier et engager des discussions avec les fondateurs de la SPAS et être conseillée par Aelios qui a optimisé, grâce à son savoir-faire, mes chances d’aboutir et de réaliser cette opération. SPAS occupe une position de leadership sur son créneau que j’entends préserver et consolider tout en ouvrant de nouvelles perspectives » commente Patricia Berthomier-Massip.
« Un projet de MBI(a) sur une entreprise familiale et à taille humaine est toujours une opération particulière. Lorsque nous avons été sollicités par Patricia, elle avait déjà engagé des négociations exclusives avec les fondateurs. Ses compétences et son track-record, les business angels qu’elle a su convaincre en amont, et la qualité de la cible, sont autant d’éléments qui nous ont tout de suite confortés dans notre capacité à trouver, dans des délais très courts, les financements nécessaires à la reprise. Une opération enrichissante face à des interlocuteurs exigeants et de grande qualité » commentent Thibaut de Monclin et Hadrien Mollard, qui ont piloté la mission au sein d’Aelios Finance.

a  : Aelios Finance Weblog : Levée de fonds, M&A, LBO
http://www.edubourse.com/lexique/management-buy-in.php :
Management Buy In (ou MBI)

Rachat d’une entreprise par un management extérieur à la société. La nouvelle équipe rachète la société via une structure ad hoc servant de holding. Cette dernière, fortement endettée, verra sa dette remboursée par les flux financiers provenant de la société rachetée. Le MBI est à rapprocher du LBO.

http://www.edubourse.com/guide-bourse/lbo.php :
LBO, risqué mais efficace
Le LBO est à la finance ce qu’une transplantation coeur-poumons est à la chirurgie, à savoir une opération délicate où les facteurs d’échecs sont multiples mais où l’intérêt est grand. Le LBO est l’abréviation de Leverage Buy Out, ou plus prosaïquement en français, rachat par effet de levier. Il s’agit d’une opération financière complexe visant à acquérir une société cible grâce à de la dette. C’est cette dette qui permettra la prise de contrôle de l’entreprise mais aussi la rentabilité de l’opération.

 

Tapoté le 7 octobre 2013
par Bérengère
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